大江健三郎「ヒロシマ・ノート」フランス語訳
広島の悲劇は過去のものではない。一九六三年夏、現地を訪れた著者の見たものは、十数年後のある日突如として死の宣告をうける被爆者たちの“悲惨と威厳”に満ちた姿であり医師たちの献身であった。著者と広島とのかかわりは深まり、その報告は人々の胸を打つ。平和の思想の人間的基盤を明らかにし、現代という時代に対決する告発の書。(「BOOK」データベースより)
当時28歳であった大江健三郎は、原水爆禁止世界大会の取材をするため広島へ発つ。記憶の義務と黙秘の権利の間で引き裂かれた被爆者たち、被爆者の治療にあたる医師たちへの取材をきっかけに、生涯を通して反核を訴え続けることとなる。作家が見た「威厳」のイメージとは?そこに答えはなく、自身にそして読者に問いかける。
En août 1963, Kenzaburô Ôé, alors brillant écrivain de vingt-huit ans, part à Hiroshima faire un reportage sur la neuvième Conférence mondiale contre les armes nucléaires. Indifférent à la politique politicienne, il est immédiatement sensible aux témoignages des oubliés du 6 août 1945, écartelés entre le "devoir de mémoire" et le "droit de se taire" : vieillards condamnés à la solitude, femmes défigurées, responsables de la presse locale et, surtout, médecins luttant contre le syndrome des atomisés, dont la rencontre allait bouleverser son oeuvre et sa vie. Dans leur héroïsme quotidien, leur refus de succomber à la tentation du suicide, Ôé voit l'image même de la dignité.Quel sens donner à une vie détruite ? Qu'avons-nous retenu de la catastrophe nucléaire ? "À moins d'adopter l'attitude de celui qui ne veut rien voir, rien dire et rien entendre, demande-t-il, qui d'entre nous pourra donc en finir avec cette part de Hiroshima que nous portons en nous-mêmes ?" À aucune de ces questions, toujours d'actualité, Ôé n'apporte de réponse. Il s'interroge, nous interroge. Ainsi confère-til à son reportage la dimension d'un traité d'humanisme d'une portée universelle.